Je pilote depuis plus d’un an un Dji Mavic Pro en remplacement du Dji Phantom 3 Pro. Si les performances générales sont nettement meilleures que le Phantom 3, il m’a avant tout séduit par son très faible encombrement et son côté pratique pour une mise en situation rapide… Vraiment rapide ! C’est clairement le drone qui répond à mes besoins, ce n’est pas le plus puissant, ce n’est pas le meilleur, mais c’est celui qui m’offre ce dont j’ai réellement besoin.
Réglages de la caméra
Si piloter un drone est plaisant, j’ai avant tout choisi cet outil pour produire des images. La caméra a beau être minuscule, cela reste un condensé de technologie qu’il faut apprendre à dompter pour sortir des images surprenantes. Voici mes conseils pour bien régler la caméra du Dji Mavic Pro.
LE MODE VIDÉO
Le Dji Mavic Pro est capable de filmer en 4K/30fps, le réglage idéal pour conserver d’une qualité d’image optimisée tout en conservant le confort de la 4K au montage (crop possible, mouvements supplémentaires dans l’image, stabilisation, etc…)
Si on creuse un peu dans les menus de l’application Dji Go, on se rend compte que le Mavic propose énormément d’options qui aident à la prise de vue, pourquoi s’en priver ?
- Activez la grille et l’histogramme.
- Utilisez l’avertisseur de surexposition. Il est parfois difficile de voir les détails en plein jour sur le petit écran de l’iPhone. Cet outil permet de détecter les zones cramées de l’image.
- Pensez à utiliser la molette d’exposition sur la télécommande afin d’ajuster rapidement image.
- Optez pour une balance des blancs personnalisées, c’est du temps de gagné par la suite au montage. Sinon, le réglage “nuageux” est un peu passe-partout.
LES FILTRES DIGITALS
Ce sont des réglages qui permettent d’obtenir un rendu colorimétrique à adapter en fonction de votre workflow :
- Vous ne faite pas de Color grading au montage : Utilisez un des filtres de A à I pour obtenir un rendu retouché. Il faut voir ces filtres comme des filtres Instagram. Ils permettent d’obtenir un rendu de couleur sans se prendre la tête. Ma préférence revient aux filtres A et H, le premier ayant un rendu assez cinématique, le second étant neutre avec un beau rendu des couleurs.
- Vous faite le Color grading au montage : J’alterne entre “Art” et “D-Cinelike” en fonction des conditions de lumières. Les deux ont leurs avantages et inconvénients, je dirais que le D-Cinelike est peut-être un peu plus contrasté et lumineux. Il sait également conserver des détails dans les hautes lumières et l’équilibre des couleurs est nettement meilleur. Pour compléter les réglages, j’ajoute un réglage personnalisé de -1 sur la saturation, -1 le contraste et -1 sur la netteté afin d’obtenir un rendu plus doux, avec une meilleure plage dynamique et des couleurs plus authentiques.
LE MODE PHOTO
Le Dji Mavic Pro a beau exceller en vidéo, il en est de même avec le mode photo. Si ce mode demande un peu moins de réglages que la vidéo, il est important d’effectuer quelques ajustements afin de tirer le meilleur de ce minuscule capteur.
- Comme pour le mode vidéo, utilisez la grille et l’histogramme.
- Enregistrez vos fichiers au format RAW (.dng), cela permet plus de souplesse au post-traitement.
- N’hésitez pas à utiliser une balance des blancs personnalisées. Sinon, le réglage “nuageux” est un peu passe-partout.
- Utilisez la molette d’exposition sur la molette de la télécommande pour ajuster rapidement votre vue.
- Prenez le temps de passer en mode manuel et évitez de monter dans les ISO pour conserver une image propre.
- Enfin, pensez à utiliser le mode portrait qui permet à la caméra de pivoter de 90° pour obtenir un format vertical… J’ai tellement eu envie de cette fonction avec le Phantom 3 Pro !
LA MISE AU POINT
La mise au point est assez simple, car un tapotement sur l’écran suffit pour l’ajuster. Il est également possible de la verrouiller afin de ne pas louper son réglage (ça m’est arrivé), l’écran d’un iPhone est trop petit pour se rendre compte de ce genre d’erreur, surtout quand les reflets sont nombreux. Afin d’être sûr de ma mise au point, j’ai configuré le bouton “C1” pour automatiquement centrer et faire le point au milieu de mon image.
Réglages de la nacelle
Le réglage de la nacelle n’est pas à négliger. En effet, c’est elle qui permet de faire bouger la caméra du haut vers le bas. J’aime beaucoup ce mouvement dans une vidéo, mais pour éviter qu’il soit saccadé, il faut bien la régler afin d’obtenir un mouvement ultra fluide.
L’inconvénient de ce réglage, c’est que le mouvement est lent et cela peut être contraignant quand on souhaite basculer rapidement la caméra vers le haut ou vers le bas pour une prise de vue satellite par exemple. C’est pourquoi j’ai configuré le bouton “C2” avec le réglage “Caméra Avant/Bas” afin de changer le point de vue en une seconde (voir capture d’écran de la mise au point).
Les modes de pilotage
Le Dji Mavic Pro propose plusieurs modes de pilotage, capables de répondre à toutes les situations. Voici en détail ce qu’il faut savoir pour bien comprendre son drone est faire les bons choix avant chaque décollage.
LES MODES DE VOLS “CLASSIQUES”
En fait, il existe que deux modes de vol, le mode “P” (“P pour Positioning”, le mode normal) et le mode “Sport”. Le P-mode est le mode de vol à utiliser par défaut, c’est d’ailleurs ce que propose toujours le Mavic. Ce mode est décliné en 3 sous-modes sur lequel le Mavic va basculer automatiquement en fonction des conditions de positionnement :
- P-GPS : Le positionnement et la stabilisation se font à l’aide du GPS et du Vision System (4 caméras dédiées au Vision System, 2 à l’avant et 2 au dessous).
- P-OPTI : En cas de mauvaise couverture satellite, le drone passe en P-OPTI, c’est à dire que seul le Vision System est utilisé pour stabiliser la position du drone.
- P-ATTI : Le drone passe automatiquement en mode P-ATTI quand le signal GPS n’est pas suffisant et que les conditions de lumière ne permettent pas au Vision System de fonctionner correctement. Le mode P-ATTI utilise seulement l’altimètre du drone pour stabiliser sa position. Il reste à peu près à la même altitude mais peut dériver sensiblement.
Il est ensuite possible de passer en mode “Sport”, un mode un peu plus agressif, car le Dji Mavic Pro peut monter à 65km/h. Si le drone utilise toujours le GPS pour se positionner, le Vision System est totalement désactivé. La stabilisation optique par repère au sol n’est également plus disponible ainsi que les modes de navigation intelligents (voir paragraphe suivant). C’est un mode que je déconseille pour filmer, le drone est moins stable et les hélices apparaissent parfois dans le champs de vision.
ATTENTION : Le drone est beaucoup plus rapide et sensible en mode sport, il faut anticiper un temps de freinage plus long donc un accident peut arriver beaucoup plus vite, soyez prudents !
LES MODES DE VOLS INTELLIGENTS
Il existe 11 modes de vols intelligents qui répondent presque à toutes les demandes. Il est possible de se suivre en mouvement, de créer un parcours, de suivre un relief… Bref, le Dji Mavic Pro sait tout faire… Ou presque !
Je ne les utilise pas tous, mais il y en a un qui mérite notre attention : Le mode “Tripod”. Le mode Tripod permet de réaliser des travellings à faible vitesse (3,6 km/h maximum). L’action sur les joysticks se traduit par un mouvement très lent pour un rendu ultra stable et Le Vision System permet de garder une distance d’un mètre minimum entre le drone et les obstacles.
Des accessoires pour le Dji Mavic Pro
Dji commercialise son Mavic dans un pack combo qui inclus à moindre prix deux batteries supplémentaires, un hub pour recharger plusieurs batteries à la fois, un chargeur pour voiture, des hélices supplémentaires, une petite sacoche et enfin, le Power Banque Adaptateur qui permet de transformer une batterie du Mavic en batterie externe pour recharger ces différents devices. N’ayant pas l’utilité de tous les accessoires du combo pack, j’ai commandé le Mavic seul avec des batteries supplémentaires, des hélices et le hub de recharge, qui revient au final moins cher que le pack.
En plus des batteries et hélices supplémentaires (à avoir absolument), on trouve des accessoires optionnels comme les classiques mais indispensables filtres ou bien des extensions pour relever un peu le Mavic quand il est au sol (le défaut de son faible encombrement, il se retrouve parfois le nez dans l’herbe pour un peu qu’elle soit haute).
J’ai aussi repéré des adaptateurs pour tablettes, bien que l’on perde un peu l’intérêt du faible encombrement d’un smartphone, mais pourquoi pas. Pour protéger sa gimbal sans utiliser la bulle transparente, je conseille cette protection. J’ai bien aimé également cette protection pour les sticks de la télécommande qui peut parfois être malmenée au fond d’un sac…
Petit rappel sur la législation en vigueur
Acheter et piloter un drone, ce n’est pas vraiment compliqué. Attention cependant à bien respecter la législation en vigueur, aussi lourde et stupide soit-elle. Elle a au moins le mérite d’exister et si nous voulons éviter encore plus d’interdiction, c’est à nous, les pilotes, de voler intelligemment et en toute sécurité.
Si l’altitude maximum pour un drone est limitée à 150 mètres pour la France, en réalité, c’est un peu plus compliqué que ça. Il existe beaucoup de règles et de zones pour lesquelles le vol est interdit ou réglementé. Pour savoir si vous avez le droit de voler avec votre Dji Mavic Pro, il existe des cartes comme celle éditée par Geoportail destinée aux pilotes de drones de loisir. Hélas, le service n’est pas encore suffisamment mature, avec des approximations… et des erreurs. Mais alors, où aller chercher de l’information fiable ? La référence actuelle est le service Mach 7 Drone, qui propose gratuitement des outils précis et fiables.
Bon vol avec votre Dji Mavic Pro :-)
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